La messagère 42 [PV Sariah]

La métropole avait de nouveau cette odeur si spécifique, si unique ; une odeur mélangeant le plastique, le métal et les produits chimiques. Vu leur qu’il était, 1:30AM, cela devait signifier que la ville commençait à se réveiller. Avant que les petits bureaucrates partent dans leur prison appelé "travail", les moins chanceux de cette ville s’affairaient à nettoyer vitres, bureau et ordures pour que l’illusion d’une ville propre persiste.

Depuis des décennies la propreté d’un objet ou d’un endroit prouve ça "pureté", dans la pensée collective il serait inconsidéré de vivre dans une saleté totale, dans une pollution autant matérielle que sonore. Mais d’où cela vient-il réellement ? Il n’a jamais été réellement prouvé que les gens vivant dans la pollution sonore soit devenus des démons ambulants ou des fous à liés. S’il y a bien une chose que l’humain sait faire, c’est s’acclimater à ce qui l’entoure.

Le soleil pointait dorénavant son nez à l’Est, de fin rayons de lumière vinrent éclaircirent le ciel comme faisant fuir la couleur encre de la nuit. Ce ciel si noir devenait peu à peu orangé puis virait au bleu si caractériel d’une journée merveilleuse. Chaque rayons semblaient parcourir les diverses rues cherchant à chasser les dernière traces d’ombre qui se terrait entre les bâtiments.

Cette journée était assez exceptionnelle, il fallait l’avoué. Le ciel était d’un bleu majestueux et la majeure partie de celui-ci était couvert pas des nuages gris-noir qui annonçaient une belle averse pour les heures qui venaient. La pluie, voilà ce qu’aimait Riddick, à chaque averse, celle-ci masquait cette odeur artificielle si propre à la métropole et faisait ressortir sa vraie nature ; des structures faites de métal et sang.

La pluie faisait aussi office de purgatoire pour les hommes, bizarrement chaque personnes et être sur cette planète cherchait à fuir ces gouttes d’eau si banale. Tous essayaient de se protéger d’un ennemi invisible, pourquoi courir se mettre à l’abri ? Pourquoi éviter ces gouttes qui ne sont qu’une bénédiction pour la nature, les animaux et les hommes ? Riddick ne le comprenait pas et en soit cela l’amusait alors pourquoi gâcher ce plaisir en cherchant à le savoir ?

L’attente était longue, trop longue… Le colis avait-il passé la ville d’Agram Fold ? Le désert avait-il eu raison du messager 42 ? Tant de questions qui allaient trouver bientôt réponses.

Riddick se retourna d’un geste sec, bras tendu, poignard au point. Sa lame s’arrêta devant le cou fin et joliment proportionné d’un être de chair et d’os.

« Tu pourras essayer de me surprendre une autre fois… »

Il tourna la tête, posant ces yeux qui n’était maintenant plus si unique pour un humain.

« … Sariah. »

D’un geste rapide il rangea sa lame qui sembla n’être qu’une fine lueur argentée qui était apparu à cause d’un trop long clignement d’œil. Riddick se tourna vers sa messagère et la prit dans ses bras ; c’était elle, son odeur, la forme de son corps, sa respiration, sa sueur… Quand il se dégagea et termina son authentification protocolaire, il reprit un semblant de sourire.

« Il me semblait que tu avais le record du tracé Agram Fold – Métropole… »

Riddick amena ses mains vers le haut de son crâne rasé, il descendit ces lunettes qui lui permettaient de ne pas avoir ses rétines si sensibles brûlées. Quand celle-ci recouvrirent ses yeux, il reprit sa phrase initiale.

« … Alors pourquoi un tel retard ? »

Le ton de Riddick était un savant mélange inconscient de reproche, de défi et de sarcasme. Un ton qui lui était unique, c’était le ton qu’il employait pour tout, pour ne pas montrer ses attachements, pour ne pas montrer qu’il apprécie des gens, pour ne pas montrer qu’il n’est pas la brute à laquelle il ressemble…

Le son si distinct du craquement que fais un cou lorsqu’il est brisé. Ce son, Sariah l’avait entendu lorsqu’elle avait croisée ces foutus soldats de la république et leurs fiertés culottées. Ils n’étaient que des pantins fabriqués en masses qui ne savent rien faire d’autre que d’essayer de tuer quelqu’un.

Bien que leurs nombre est sans limite et effraie, leurs manière de viser et leurs intelligence au combat ne feraient peur qu’à un aveugle. Sariah revenait de son "voyage" d’Agram-Fold, bien qu’elle ait rencontrée quelques contretemps en chemin, des contretemps du nom de transport républicain et bannis, elle avait quand même réussie à entrer dans la métropole et à se glisser dans la masse de gens.

Comme le protocole l’exigeait, elle était restée une nuit entière sur place à échapper à la surveillance des gardes pour être sûre que personne ne l’avait suivit. Elle s’était arrêtée dans la villa blanche de la rue Marx II, une des villas de Merc qui servait de lieu de repos aux messagers.

La nuit s’était passée paisiblement ; bien que l’arrivée de Céleste ait écourté cette nuit, Sariah avait apprécié la présence de sa compagne messagère. Bien que les femmes soient plus prédisposées au rôle et à la contrainte physique du "travail" en tant que messager, elles étaient encore trop rares et la "profession" était plus une profession d’homme que de femme.

Céleste était une femme magnifique aux cheveux blonds, fine, énergique et souple, ces beaux yeux bleus semblaient refléter le ciel constamment, un de ces ciels sans nuage, un de ces ciels sous lequel tout le monde se plaisait à se promener et à profiter de la vie. Ces yeux reflétaient bien ça vie ; sans nuages et dans laquelle tout le monde voudrait ce baigner volontiers.

Fille sportive, elle possédait une anomalie génétique d’enfance ; une glande informatrice du lui cerveau lui manquait, la glande de la peur. Céleste était une de ces femmes sans réel peur, casse-cou, tête brûlée ambulante qui repoussait constamment ces limites. Elle adorait jouer avec le feu… Cela causerait sûrement sa perte. Elle se jouait des lois de la physique, elle se jouait des hommes, des autorités et des limites de son physique.

Elle était dans cette villa blanche depuis voilà six mois, après s’être brisée la jambe, elle avait voulue continuer d’être messagère malgré ça blessure, grave erreur. Elle était maintenant obligée de se reposer dans cette villas au luxe quasi sans limite.

La nuit que passèrent les deux femmes furent une de ces nuits où Sariah s’ouvrait un peu sur elle, se décidant enfin à parler à quelqu’un. Elle s’était ouverte à Céleste, parlant amour, vie, passé et futur. Une nuit intéressante.

Sariah avait quitté Céleste avant l’apparition du soleil dans le ciel, elle devait retrouver Merc dans le centre sous-terrain à 1:30AM, il était déjà 1:30AM et elle n’était pas encore dans les sous-terrains. Elle passa plusieurs obstacles, grimpa plusieurs murs et arriva enfin dans la ruelle du rendez-vous. Elle s’approcha gentiment de la silhouette musclée de Merc, comme voulant l’assassiné.

Celui-ci se retourna rapidement et la froide lame qu’il avait toujours sur lui vint caresser le cou de sa messagère préférée.

« Tu pourras essayer de me surprendre une autre fois… »

Elle déglutit.

« … Sariah. »

Elle de la lame et posa son sac bandoulière à ses pieds. Merc prit alors Sariah dans ses bras, sentant son odeur… Comme le voulait le protocole. Après avoir respiré les effluves de la femme aux cheveux bleus, il arrêta son étreinte. Il lui parla de son retard, c’était compréhensible.

« Je n’ai pas d’excuse, désolée. »

Elle ne dit plus un mot à partir de là. Merc se pencha et prit le sac, il en ouvra la fermeture éclaire et prit les documents s’y trouvant. Il les lut rapidement et replaça les documents dans le sac.

« Ma chère Sariah… Il faut que je te remercie pour ton aide et ton implication dans la vie des messagers… »

Sariah ne comprenait pas, pourquoi lui disait-il cela ?

« Je ne comprends pas Merc… Pourquoi me dis-tu ça ? »

Elle n’eue pour réponse que la lame du couteau de Merc qui transperça son ventre. Elle ouvrit de grand yeux, se plia en deux, essaya d’attraper la mains de Merc mais ne put rien faire. Celui-ci appuyait sur la lame, la forçant à s’agenouiller.

Un flot de sang sortit de sa bouche pendant qu’elle articulait quelques mots.

« P… pourquoi ? »

Le papier était clair : cent vingt-cinq millions de crédit pour la mort de la femme. Cela ne brisa pas le cœur de Riddick, ça suivait une logique à laquelle il adhérait : le plus fort prends le pouvoir.

Elle était devenue meilleure messager que lui et son style de combat était devenu plus meurtrier. Elle était devenue une femme sans cœur qui ne réfléchissait pas comme tout le monde ; elle était devenue comme lui. Son portrait craché avec un plus joli visage et un corps plus sympathique à regarder que lui.

Sa lame avait facilement transpercé les vêtements peux protecteurs de Sariah, l’endroit avait été lui aussi prémédité. Une caméra drone enregistrait la mort de la femme et il n’y avait pas de pierre ou d’élément de la terre à plusieurs mètres à la ronde, la chance au nouveau bâtiment fait en plastique et katarate, substances chimiques très dure.

Appuyant sur le manche de sa lame, il forcit la femme à se mettre à genou devant lui.

« P… Pourquoi ? »[/b]

[i]Riddick sourit mais ne répondit pas, il avait ce sourire si malsain, le sourire du meurtrier satisfait de sa chasse.

D’un geste rapide, il attrapa la gorge de la femme et la souleva, il lâcha sa main du poignard et le laissa dans l’abdomen de sa victime. Sariah attrapa sa main comme pour essayer de desserrer la pression qui s’y faisait.

Voyant qu’elle n’était pas aussi forte que lui, elle trouva la force de lui asséner un coup de pied puissant dans les flancs de Riddick puis au visage. Ne pouvant pas repousser un petit recul, il desserra son étreinte mortel et partit un peu en arrière. Il essuya du revers de sa main le sang qui coulait de son nez.

« Je suis désolé Sariah… Je t’appréciais tellement… »

Il se jeta alors sur elle, mais alors qu’il allait l’attraper, elle sauta par-dessus lui, agrippa un rebord et s’élança encore plus haut. Riddick apprécia la tentative, voilà une cible moins facilement attrapable qu’il l’avait prévu. Il suivit le chemin que prenait Sariah.

Arrivé sur le toit, il rechercha la messagère du regard, elle le surprit en sortant de derrière lui et en lui plantant son propre poignard dans le dos. Il eu une violente douleur suivis d’une rapide convulsion de son corps.

[ « Heureusement tu sais te défendre… »

Il se retourna et assena un violent coup de poing à la femme qui semblait avoir crut tué la bête. Le corps de la femme tomba à terre. Riddick en profita pour passer sa main dans son dos et rechercher à tâtons le manche du poignard.

Une fois qu’il le trouva, il l’enleva et le regarda.

[ « Cela fait longtemps que je n’ai pas vu mon sang couler… »

Il regarda alors Sariah qui c’était relevée. Elle se retourna et commença à courir droit devant elle, une fois arrivée aux bords du toit, elle sauta et arriva le toit d’un bâtiment proche de celui-ci.

« Que la chasse commence ! »

Le temps sembla s’arrêter quand Sariah quitta la terre pour se retrouver dans les airs, comme suspendue entre deux immeubles. Mais les lois de l’apesanteur et du temps reprirent leurs effets et celle-ci tomba lourdement sur le bord du toit. Elle glissa gentiment et de plusieurs gestes stressés, elle réussit à arrêter la glissade qu’elle commençait.

Elle avait les pieds dans le vide, seul ses épaules et ses deux bras tendus devant elle la retenaient de tomber. Cette position était inconfortable et lui faisait extrêmement mal, étirant la peau déchirée de sa plaie. Elle essaya à plusieurs reprises de se hisser sur le bord mais la force lui manquait. Elle regarda sous elle jugeant la hauteur.

Riddick sauta lui aussi du toit d’où elle venait et fis une roulade devant elle pour amortir sa chute. Il se releva, se retourna et vint vers la femme. Il planta le poignard d’un coup sec dans la main droite de Sariah qui ne put s’empêcher de crier.

« Alors… On dirait que la course s’est arrêtée… Aurevoir ! »

Il allait enlever le poignard de la main de Sariah pour la pousser quand celle-ci attrapa le manche de l’objet, l’enleva de sa main et se laissa tombée le long de la façade inclinée de l’immeuble. Sa chute gagnait en accélération à chaque seconde qui passait.

Elle compta quatre seconde dans sa tête et planta le poignard dans le mur sur lequel elle glissait. La lame se planta puis glissa avec Sariah, freinant quelques peux sa chute. La lame continua de fendre la paroi offrant ainsi une descente plus lente pour Sariah. Le sol se rapprochait tout de même à une bonne vitesse.

Alors qu’elle se trouvait à cinq mètres du sol, la lame se brisa faisant chuter Sariah. Elle tomba à terre sur les genoux, elle avait sa main trouée sur le ventre et serrait les dents à cause de la douleur.

Elle se releva rapidement, fis quelques pas en zigzaguant puis, reprenant ses esprits, elle courut droit devant elle sans se retournée. Avec un peu de chance elle croiserait une patrouille de soldat et se ferait passée pour une civile blessée.

Elle bifurqua dans une rue puis dans une autre, grimpant plusieurs étages et retournant sur certains toits. Elle sauta sur un toit adjacent à sa position et bifurqua derrière un ventilateur massif.

Lorsqu’elle eue tournée, elle se retrouva face à Riddick. Comment était-il arrivé si vite ici ?
Elle se mit à reculée pendant que celui-ci s’avançait vers elle.

« N’aie pas peur… Je ne te ferai pas de mal… Tu me connais… »

Sariah eu un petit sourire moqueur, elle s’y reprendra à faire confiance à quelqu’un.
Elle arriva rapidement au bord du toit, plus d’échappatoire.

« Pourquoi ? »

Riddick regarda la jeune fille, il fut clément de lui dire la vérité.

« Tu es une trop grande gêne pour le bon fonctionnement d’Agram Fold et de la métropole. Tu es trop puissante et tu pourrais être un argument de poids dans cette guerre… Alors avant que tu ne t’améliores… On t’élimine ! »

Il s’avança encore plus près d’elle.

« Désolée de te décevoir, mais j’ai plus d’un tour dans mon sac et … »

Elle n’eue pas le temps de proférer sa menace qu’il se jeta sur elle et qu’ils tombèrent tout deux dans le vide. Leur deux corps, agrippés l’un à l’autre tombèrent en tournant l’un sur l’autre. Le sol se rapprochait rapidement.

Leur chute fut stoppée de plusieurs mètres par des immenses réserves de propane. Ce fut Sariah qui amortissa la chute de Riddick.

La chute fut lourde mais par chance Riddick avait eu le corps de Sariah comme amortisseur.
Il ne put dire combien de temps il était resté couché à terre inconscient, cependant il peut dire combien de garde vinrent le cueillir.

Il se releva avec peine devant les cinqs soldats, de quelques pas rapide il alla vérifier le pouls de Sariah ; elle était définitivement morte.

« Nous allons prendre possession du corps à partir d’ici, voici votre récompense pour service rendu à la métropole. »

Riddick prit le billet électronique mais barra le chemin aux soldats.

« C’est moi qui va amener ce corps »

Le soldat le regarda

« Négatif, nous sommes chargés de le faire… Le commanditaire à été précis là-dessus ; nous devons ramener le corps »

Riddick regarda les soldats puis le drone caméra qui filmait.

« Non ! J’apporterai le corps ! »

Un des soldats braqua son arme sur Riddick, celui-ci s’avança rapidement, posa une main sur le canon de l’arme et frappa le soldat.

Riddick aurait réussit son coup si le soldat n’avait pas, dans un réflexe d’apeurement, presser sur la gâchette.

La balle fumante partis de l’arme et alla se loger dans une des bombonnes de propanes proches déclanchant plusieurs explosion à la suite. Riddick eu juste le temps de courir jusqu’au corps de Sariah avant qu’il ne soit tout deux enrobés par les flammes et les explosions.

Ainsi il disparurent de ce monde si injuste.

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